Les territoires

GUADELOUPE

La Guadeloupe (Gwadloup en créole et, par abus de langage confondant les deux parties de l'île, Karukera en amérindien) est à la fois une région monodépartementale de l'Outre-mer français et une région ultrapériphérique européenne, située dans les Caraïbes ; son code départemental officiel est le « 971 ».

.

 

 

 

 


MARTINIQUE

La Martinique (en créole martiniquais Matinik, Matnik ou Lamatinik1), aussi surnommée « l’île aux fleurs »2, est une île des petites Antilles (ou îles du Vent), collectivité territoriale unique (code Insee 972), région ultrapériphérique européenne située dans les Caraïbes et département français d'Amérique (DFA). Elle fait partie des Antilles françaises (depuis 1635, année d'installation de la première colonie française par Pierre Belain d'Esnambuc).

.

 

 

 

 


GUYANE

La Guyane (prononcé [gɥi.ˈjan] ; lagwiyann en créole) est une collectivité territoriale unique française située en Amérique du Sud. Son code Insee est le 973. Avec une superficie de 83 846 km21, la Guyane est la deuxième plus grande région de France et la seconde moins peuplée, après Mayotte. C'est également le département le plus boisé, 98 %2 du territoire étant couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde.

.

 

 

 

 


LA REUNION

La Réunion (La Rényon en créole) est une île du sud-ouest de l'océan Indien dans l'hémisphère sud, devenue un département et une région d'outre-mer français (DROM). Elle est située dans l'archipel des Mascareignes à environ 700 kilomètres à l'est de Madagascar et à 170 kilomètres au sud-ouest de l'île Maurice, terre la plus proche.

 

 

 

 

.


MAYOTTE

            Mayotte est depuis le 1er janvier 2014 une Région ultrapériphérique de l’Union Européenne. Peu de temps auparavant, le 31 mars 2011, l’ile qui est une terre française depuis 170 ans est devenue le 101ème département français et par la même le 5ème département d’outre-mer (DOM) ; 65 ans après ses homologues de la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, et La Réunion.

            Malgré ces événements institutionnels majeurs, cet étroit territoire de 374 km² situé dans le canal du Mozambique reste peu connu de bon nombre de Français. Peuplé aujourd’hui d’un peu plus de 212 000 habitants, l’île est distante de 8000 kilomètres de l’hexagone. La présence européenne est attestée dès la première moitié du XVème siècle ; les iles de l’archipel étant un point de ravitaillement majeur des navires en route vers les Indes, le Golfe Persique et l’Extrême-Orient. A la fin du XVIIIème, de violentes attaques extérieures, principalement malgaches, sont recensées. Ces troubles sont facilités par des querelles dynastiques et l’absence de pouvoir central fort dans ces iles. S’ensuit une période d’instabilité marquée par des divisions internes. Le 25 avril 1841, le sultan d’origine malgache Andriantsouli cède l'île de Mayotte à la France. Il s’ensuit pendant plus d’un siècle « une certaine valse des statuts » qui trouvera son apogée en 2011 avec la départementalisation. Cette dernière était souhaitée depuis longtemps par les Mahorais : avec ses « promesses » égalitaires, l’ancrage dans les institutions républicaines semble en effet offrir les conditions d’un avenir prospère.

            Sur le plan géopolitique, le rattachement de Mayotte à la France ne s’est pas fait pas sans heurts. Il est en effet à l’origine d'un contentieux international et entraine de vives tensions diplomatiques entre la France et l’Etat des Comores. Le 22 décembre 1974, lors d’un référendum d’autodétermination, le Territoire d’outre-mer des Comores se prononce globalement pour l’indépendance à l’exception toutefois de l’île de Mayotte. La question se pose alors de savoir s’il convient d’apprécier les résultats à l’échelon du Territoire dans son ensemble, auquel cas l’ensemble deviendrait indépendant, ou d’apprécier les résultats île par île, auquel cas seules les îles d’Anjouan, de Grande-Comore et de Mohéli deviendraient indépendantes, Mayotte restant au sein de la République. C’est la deuxième solution qui est adoptée par les autorités étatiques françaises. Au nom de l’intangibilité des frontières, la nouvelle République des Comores conteste cette décision et revendique toujours sa souveraineté sur Mayotte, quatrième étoile de son drapeau. La même île de Mayotte reste ainsi toujours considérée par deux Etats souverains comme faisant partie de leur territoire national.

            A ces transformations institutionnelles profondes, s’ajoutent de nombreux défis à relever sur le plan économique et social. Mayotte enregistre en la matière un retard très significatif par rapport aux autres régions françaises et européennes. Malgré une croissance de l’ordre de 10% par an ces dernières années (le PIB augmente de 65 % entre 2005 et 2011), cette économie reste encore structurellement à mi-chemin entre pays du sud et pays du nord : on note la coexistence d’une activité agricole (et de pêche) de subsistance et d’une activité de services, dominée par les administrations publiques. Près des deux tiers du PIB (62%) émane de la dépense de consommation finale de ces dernières, soit nettement plus qu’à La Réunion (37%) ou qu’au niveau national (26%). Le deuxième contributeur au PIB est la dépense de consommation finale locale des ménages. Celle-ci est dynamisée par la hausse des rémunérations versées par les administrations publiques, qui doublent entre 2005 et 2011 du fait principalement d'une hausse des effectifs. Le rattrapage du Smig vers le Smic national et l'extension progressive des prestations sociales (allocations familiales, assurance chômage, retraite, etc.) contribuent également à l'accroissement du revenu des ménages. Malgré ces progrès manifestes, une part significative de la population continue à vivre dans une grande précarité. En atteste de récurrents conflits sociaux qui paralysent l’activité économique de l’île. Il faut admettre qu’une certaine désillusion s’est emparée de la population face à une départementalisation qui était perçue, à tord, comme une amélioration immédiate des conditions de vie. Le PIB moyen par habitant, même s’il progresse, reste 2,4 fois inférieur à celui de La Réunion, 4 fois inférieur à celui de la France métropolitaine. Au sein même de la population, les inégalités sont encore plus marquées.

            Face à cette situation globalement dégradée, il ne fait aucun doute que d’importants transferts publics s’avèrent encore nécessaires. Ces fonds permettent de reproduire à Mayotte le processus de convergence en termes de niveau de vie qui fut observé pour les quatre premiers DOM. La mise en place du Revenu de Solidarité Active depuis le 1er janvier 2012 constitue un exemple de mesure contribuant à la lutte contre la pauvreté. Son montant de 119 euros lors de sa mise en place, soit quatre fois moins que le niveau national, est revalorisé chaque année. Comme pour les quatre premiers DOM, l’égalité des droits avec la métropole prendra en effet plusieurs décennies. Parallèlement, le rattrapage en matière d’équipements et d’infrastructures de développement nécessite d’avoir recours aux fonds européens. Pour en bénéficier cependant, s’est posée la question du statut à choisir à l’égard de l’Union Européenne. Région ultrapériphérique (RUP) ou pays et territoire d’outre-mer (PTOM) ? Mayotte a choisi de délaisser ce dernier parce qu’elle enviait aux RUP l’accès aux fonds structurels.

            Pour autant, le changement statutaire de Mayotte, et l’augmentation des transferts publics qui en découle, ne pourra garantir à lui seul la croissance économique. Mayotte reste handicapée par l’étroitesse de son marché intérieur qui reste un frein à l’investissement (difficulté à réaliser des économies d’échelle par exemple), par son isolement des grands centres industrialisés qui pèse sur les coûts de transport, et par le manque de débouchés extérieurs. D’ailleurs, la forte contribution des administrations à la valeur ajoutée totale n'est pas imputable à un poids excessif de l'administration publique, au regard des standards nationaux, mais à la trop faible part des entreprises dans la production économique. « L’île aux parfums » dispose pourtant d’atouts sur lesquels elle pourrait assoir son développement  : des avantages comparatifs traditionnels dans les productions d’ylang-ylang, de vanille ou de cannelle ; un environnement idéal pour développer le tourisme et le secteur de la pêche ; une situation géographique à l’entrée du Canal du Mozambique qui devrait en faire un point de passage privilégié pour le commerce maritime entre l’Asie du Sud, l’Océan indien, l’Afrique et l’Europe

Sur le plan démographique, de nombreuses études ont mis l’accent sur les spécificités de ce territoire au regard des indicateurs traditionnels. Mayotte est le département français où le taux de natalité est le plus élevé. La moitié de la population a moins de 18 ans et le taux de fécondité s’élève encore à 4,1 enfants par femme en 2012. L’effectif de la population a été multiplié par 19 en un siècle et par 9 en 50 ans : 11000 habitants en 1911, 23364 en 1958, 212645 en 2012. En outre, en raison de la difficulté pour évaluer l’importance de l’immigration clandestine, le nombre réel d’habitants est probablement supérieur à celui des statistiques officielles de l’INSEE. La population illégale est estimée entre un quart et un tiers de la population totale de l’île. La forte disparité des conditions économiques entre Mayotte et l'Union des Comores explique que chaque année au moins une dizaine de milliers de personnes franchissent dans de frêles embarcations (kwasa kwasa) le bras de mer large de 70 km séparant l’ile d’Anjouan de Mayotte. L’île française apparaît attractive : le PIB moyen par habitant est en effet dix fois supérieur à celui des Comores(7896€ vs 742€ en 2011). Cette forte immigration clandestine entraine de fortes tensions sociales compte tenu de l’étroitesse du territoire. Selon Roinsard (2012), les deux mesures actuellement en vigueur ne semblent pas être à même d’inverser le phénomène : d’une part, l’aide au développement accordée par la France aux Comores est insuffisante, et d’autre part « la répression de l’immigration clandestine s’apparente quelque peu au mythe de Sisyphe. A peine reconduits à la frontière, beaucoup d’expulsés organisent leur retour à Mayotte. )» (ROINSARD N, Le 101ème département, 2012, p. 8).

En définitive, face à une situation globalement dégradée, les challenges à relever par ce jeune département français sont nombreux. Au terme du long parcours de la départementalisation, Mayotte se retrouve ainsi sur la ligne d’un nouveau départ.

 

 


NOUVELLE CALEDONIE

La Nouvelle-Calédonie est un archipel d'Océanie situé dans l'océan Pacifique à 1 500 km à l'est de l'Australie et à 2 000 km au nord de la Nouvelle-Zélande, à quelques degrés au nord du tropique du Capricorne.

.).

 

 

 

 


POLYNESIE FRANCAISE

La Polynésie française est une collectivité d'outre-mer (COM) de la République française (code 987) composée de cinq archipels2 regroupant 118 îles dont 67 habitées3 : l'archipel de la Société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, l'archipel des Gambier, l'archipel des Australes et les îles Marquises. Elle est située dans le sud de l'océan Pacifique, à environ 6 000 kilomètres à l’est de l’Australie. Elle inclut aussi les vastes espaces maritimes adjacents4. La Polynésie française est un territoire non autonome relevant de l’article 73 de la Charte des Nations Unies.

.

 

 

 


WALLIS ET FUTUNA

 

(1) Géographie

 

Wallis-et-Futuna est l'un des vingt-cinq Pays et Territoires d'Outre-mer européens, et l'une des quatre Collectivités d'Outre-mer françaises. Il est le territoire le plus éloigné de la Métropole (16 000 kilomètres) et se situe entre les îles Fidji et Samoa dans le Pacifique. Il se compose de deux îles distantes de 230 kilomètres : Wallis (77,9 km2) d'une part et Futuna-Alofi (respectivement 46,3 km2 et 17,8 km2) d'autre part.

(2) Repères historiques

L'influence occidentale ne s'est imposée que tardivement à Wallis-et-Futuna. Les premiers peuplements de ces îles remontent à 1500 ans avant Jésus-Christ, et font suite à des mouvements migratoires austronésiens partis de Chine. Futuna ne sera découverte qu'en 1616 par les navigateurs hollandais Willem Schouten et Jacob le Maire; et il faudra un siècle et demi de plus avant que le navigateur britannique Samuel Wallis ne s'aventure aux alentours de l'île qui porte son nom en 1767.

La présence européenne s'impose à partir de l'arrivée des missionnaires en 1837 chargés d'évangéliser l'archipel. Ainsi, le père Bataillon arrive en 1842 sur l'île de Wallis, et convertit l'île la même année. À Futuna, le missionnaire Pierre Chanel est martyrisé en 1841. Il deviendra par la suite, en 1954, le premier saint canonisé d'Océanie. Par la suite, la reine Amelia fait une demande de protectorat au gouvernement français. Celle-ci est ratifiée en 1887 pour Wallis et Futuna séparément, puis en 1888 pour le protectorat unifié des deux îles.

En 1942, les américains se servent de l'archipel comme base stratégique pour contrer l'avancée des troupes japonaises dans le Pacifique. L'installation des 6000 soldats supplémentaires commencent à transformer les modes de vie des insulaires : ils introduisent des biens de consommation courante, construisent des infrastructures militaires. L'île connaît une période d'abondance, puis de crise à la fin de la guerre, avec le départ des soldats.

Le 27 décembre 1959, la population de Wallis-et-Futuna adopte le statut de Territoire d'Outre-mer. La loi n°61-814 du 29 juillet 1961 fixe un an et demi plus tard le statut du Territoire. Ce texte n'a pas fait l'objet de changements majeurs depuis son adoption en 1961. Avec la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, le Territoire est devenue une collectivité d'Outre-mer à statut particulier, mais sans que le statut de 1961 ne soit modifié.

Les années 1970-1980 ont été des périodes de forte émigration des habitants de l'archipel, les travailleurs étant attirés par les opportunités d'emplois offertes par les mines de nickel calédoniennes en expansion. C'est le début de l'émigration des habitants de l'archipel. Aujourd'hui, 22 000 les Wallisiens et Futuniens vivent en Nouvelle-Calédonie, soit près du double de la population actuelle du Territoire.

(3) Les institutions

La loi n°61-814 fixe le statut des îles de Wallis-et-Futuna. Sa particularité est de reconnaître l'existence des institutions coutumières, en plus des institutions de la République française.

> L'État

Le Préfet représente l'État et assure le pouvoir exécutif. Le Préfet est assisté du Conseil territorial. Ensuite, un député et un sénateur représentent le Territoire devant le Parlement. Enfin, le Président du tribunal de première instance de Mata'Utu dispose du pouvoir judiciaire en matière civile et pénale.

> Le Territoire

L'Assemblée territoriale, composée de 20 membres (13 à Wallis, 7 à Futuna), est l'organe délibérant du Territoire. Elle est compétente dans la plupart des domaines économiques et sociaux, mais ses délibérations ne deviennent effectives qu'après approbation par le Préfet en sa qualité d'Administrateur supérieur.

> Les Circonscriptions

Wallis-et-Futuna est divisé en trois circonscriptions, qui respectent le découpage des trois royaumes : Uvea, Alo et Sigave. Elles sont dotées chacune de leurs propres budgets, et peuvent être assimilées aux communes françaises en termes de compétences.

> Les Chefferies

Chaque royaume dispose de sa propre chefferie composée d'un roi entouré de ministres. Chaque district et chaque village dispose également d'un chef coutumier. Les chefferies règlent les problèmes d'ordre foncier (pas de notions cadastrales sur le Territoire), les différends entre famille, et l'organisation de la vie coutumière et religieuse. Elle intervient dans les affaires courantes du Territoire au travers du Conseil de circonscription et du Conseil territorial.

(4) Contexte économique actuel

L'économie du Territoire est principalement soutenue par le secteur administratif, qui concentre à lui seul plus de la moitié de la création de richesses. Le secteur du commerce est également un secteur clé pour le Fenua. En effet, alors que la progression des prix se stabilise, le niveau d'emploi se maintient. Dans ce contexte, le niveau de consommation reste élevée, dynamisant le secteur du commerce. En revanche, les autres secteurs sont peu dynamiques, ce qui se reflète dans l'absence d'investissement des entreprises de la place.