Depuis les années 1990, la littérature souligne le rôle des facteurs non économiques dans les mécanismes de croissance et de développement. Dans le sillage des travaux entrepris par les membres de l’Atelier d’Analyse des économies d’Outremer, une attention particulière est portée aux facteurs institutionnels du développement.
Les questionnements sur la croissance économique se réorientent vers l’analyse des règles de « bonne gouvernance » qui favorisent les interrelations entre les agents, fluidifient le cadre de leurs transactions en créant de la confiance et en réduisant l’incertitude. La littérature fournit des résultats probants sur l’importance de ces règles de gouvernance qu’elle s’attache à décrire et à évaluer.
Cette note vise à rendre compte de la qualité de la gouvernance dans les économies ultramarines françaises. Ces entités économiques qui bénéficient de mesures spécifiques de soutien (Mesures d’aide initiées avec la départementalisation en 1946 des quatre colonies historiques - Guadeloupe, Guyane, Réunion, Martinique - et engagées en 2011 pour Mayotte) pour combler leurs écarts de développement relativement à la Métropole sont traditionnellement jugées dans une position plus confortable que leurs voisins du point de vue de leurs performances (économique, sociale, politique, environnementale). Aussi sur le plan de la gouvernance, quel bilan peut-on dresser ?