Cet « hiver », une vague de touristes a déferlé sur la Guadeloupe. Fuyant le territoire national où le bilan de l’épidémie faisait état au 5 janvier 2021 de 66 282 décès cumulés, les voyageurs sont arrivés dans un territoire certes moins contaminé, mais dans lequel la seconde vague a été dix fois plus meurtrière que la première, avec 167 décès recensés au 3 janvier 2021, contre seulement 13 début mai 2020, et ce justement en raison de cas importés durant l’été.
8776 cas confirmés depuis le début de l’épidémie, c’est le bilan épidémiologique au 5 janvier 2021 de l’agence régionale de santé qui a jugé la situation « stabilisée ». Mais derrière les murs décrépis de la vieille bâtisse du CHU, sous les stigmates encore visibles de l’incendie dévastateur de 2017, la plus grande vigilance est de mise. L’hôpital, qui croule sous les dettes sociales et fournisseurs, craint de ne pas pouvoir gérer un trop grand afflux de malades. Pour s’y parer, jusqu’à l’arrivée du vaccin, la direction avait dû procéder à des déprogrammations de soins au profit des malades du coronavirus. Et, avec un quart des habitants souffrant de comorbidités et un territoire constamment soumis à des coupures d’eau, l’île est assise sur une poudrière. La situation délicate et les conditions de travail difficiles ont conduit à une hausse de burn-out parmi le personnel soignant.
Et si l’on envisageait un tourisme solidaire qui préserverait la santé publique locale ?